Traduction d’un disclaimer
pour une société de gestion d’actifs. Je ne conteste pas la nécessité des
mentions légales, par nature obligatoires, mais quand même. Je me mets à la
place de l’investisseur qui lirait ce genre de prose : « The material
does not constitue an offer, an invitation, recommendation or solicitation to
sell or buy any securities in any jurisdiction », « The material does
not constitute advice of any nature », « Past performance is not a
reliable indicator of future performance », etc.
À la lecture de ces nombreuses mises en garde, on se demande
vraiment quel est l’intérêt d’un document dans lequel l’investisseur ne
trouvera ni conseils, ni recommandations, ni informations fiables quant aux
performances futures… de produits d’investissement qu’il serait par ailleurs
bien inspiré d’ajouter à son portefeuille. C’est un peu comme si on déclinait,
dans le domaine financier, la célèbre injonction, « Ne tentez pas de
reproduire cette expérience chez vous ».
Je me demande parfois si les mentions légales, que personne
ne lit par définition, ne sont pas uniquement là pour donner des suées aux
traducteurs. Ou pour fournir des munitions à ceux qui se sont donné pour
mission de dénoncer les travers du langage du droit. Dans The Party of the First Part (Henry Holt Co, 2007), Adam Freedman
fustige avec un humour particulièrement décapant le fine print et autres mentions légales, qui sombrent parfois dans le
grotesque. Et nous ramène sans le vouloir, en en citant une légère variante, à
l’exemple cité plus haut : « In 2005, Bayer Pharmaceuticals ran a series of
television ads featuring a sultry brunette purring about the quality of her sex
life ever since her boyfriend started taking Levitra. If you watched those
commercials you may have been somewhat startled at the end when a voice-over
sternly warns that “erections lasting longer than four hours require immediate
medical attention”. (…) Product warnings are just one example of the fine print
that lawyers have foisted on society. (…) We take [the fine print] for granted
because it is endlessly repeated such as the ubiquitous phrase “past
performance does not guarantee future results,” meaning, presumably, that just
because you got one four-hour erection doesn’t mean you’ll get another ». C’est
à croire que le rédacteur de mon disclaimer
avait cette image en tête quand il a cru bon d’ajouter, en conclusion :
« The value of an investment and any income from it can go down as well as
up ».
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