"A generous and elevated mind is distinguished by nothing more certainly than an eminent degree of curiosity, nor is that curiosity ever more agreeably or usefully employed, than in examining the laws and customs of foreign nations." (Samuel Johnson)

vendredi 27 mai 2016


Blackmail

Je viens de revoir avec plaisir Blackmail, film d’Alfred Hitchcock de 1929, qui m’a donné envie – croyez-le ou pas – de me pencher sur l’étymologie de ce mot.

Le mot anglais blackmail vient du vieux mot français « maille », qui avait à l’origine le sens de « monnaie de très faible valeur, valant un demi-denier » (http://www.cnrtl.fr/definition/maille) et qui est aujourd’hui utilisé, dans le langage familier, dans le sens d’argent.

Selon la plupart des auteurs, le mot blackmail est apparu au XVIe siècle en Ecosse : « Sixteenth-century Scotland was a rugged place (...). Farmers and small landowners were terrorized by brigands who hid out in the highlands and demanded, in the guise of rent, what we would today call protection money. Those who did not pay this “mail” (in money or goods) risked loss of their cattle, destruction of their property, and even harm to their persons. By mid-century these extorted payments had come to be called black mail – presumably because of the general association of the color black with matters of a dark and underhanded nature, as in the modern phrase black market. » (James E. Clapp et al., Lawtalk, Yale University Press, 2011, p. 37).

Parmi les dictionnaires juridiques français, le Dictionnaire juridique de Raoul Aglion (1948) est l’un des rares à consigner ce sens historique du mot : « Blackmail – 1 : à l’origine, tribut payé par les Anglais demeurant à la frontière de l’Ecosse à des chefs de clans écossais, à charge pour ceux-ci de les protéger contre des actes de brigandage » (p. 54).

On retrouve l’adjectif black dans plusieurs autres termes juridiques, notamment dans black-letter law (principes juridiques immuables, grands principes du droit).

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